Pourquoi ma vision a changé ?

Publié le 20 juillet 2025 à 11:17

Quand j’ai commencé à ouvrir ma garderie ABDL, mon intention était claire : offrir un endroit sécurisant, réconfortant, bienveillant. Un lieu où l’on pouvait redevenir petit, fragile, vulnérable — sans jugement.
Un refuge pour les cœurs cabossés. Un cocon pour ceux qui avaient besoin de tendresse autant que de cadre.

 

Mais au fil des mois, j’ai compris quelque chose de fondamental :
-Tout le monde ne vient pas pour se soigner.
-Tout le monde n’est pas prêt à lâcher prise.
-Tout le monde ne veut pas vraiment régresser… certains veulent juste "jouer à".

J’ai accueilli des adultes qui n’étaient pas des bébés dans leur cœur, mais des consommateurs d’expériences.
Des personnes qui voulaient tout — sans rien vivre.
Des "curieux" qui reculaient à la première odeur de couche pleine.
Des "enfants" qui négociaient chaque règle, qui refusaient de porter un pyjama s’il n’était pas à leur goût, qui venaient chercher une nounou… mais pas une autorité.

 

J’ai vu des "curieux" poser des limites à chaque coin de jeu, négocier chaque règle, transformer l’espace en parc d’attractions à leur convenance.
J’ai vu des adultes chercher des sensations, pas une régression. Des consommateurs. Des capricieux. Des fuyards.

Et ça m’a fait mal.
Parce que pendant que je donnais mon énergie, mes soins, mon temps… certains traitaient la garderie comme un escape game sensoriel.

Alors j’ai évolué.

 

J’ai décidé de ne plus tout offrir à tout le monde.
J’ai divisé l’espace en deux mondes.
J’ai gardé la Garderie Classique, pour les vrais bébés ceux qui veulent du soin, de la régularité, un rythme doux mais structurant. Pas de punitions ici. Pas d’humiliation. Seulement de la tendresse, de la patience, de l’écoute… et un cadre clair.

Et j’ai créé le Coin des Grands, pour ceux qui veulent vivre la régression autrement : avec rigueur, parfois avec douleur, avec humiliation ou contraintes.
Parce que certains ont besoin de ça pour vraiment lâcher.
Mais ce coin-là n’est pas un jeu.
C’est une immersion. Une éducation. Un chemin plus rude, réservé à ceux qui ont déjà traversé les couches mouillées, les biberons tièdes et les nuits en grenouillère.

Aujourd’hui, je ne regrette rien.

Car en séparant les espaces, j’ai pu retrouver ce que je voulais offrir au départ : une vraie garderie, pour de vrais petits.
Et un espace d’apprentissage dur, pour de vrais grands qui veulent retomber bas.

Je suis toujours là. Plus exigeante, peut-être.
Mais toujours avec un cœur de Nounou.
Car si je t’accueille, c’est que je crois en toi.

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